Congo – Innovation urbaine: La cartographie pour sécuriser les quartiers pauvres
La capitale Brazzaville fait partie des villes africaines dont la cosmogonie urbaine reste à améliorer notamment au sein des quartiers défavorisés. Un programme nouveau financé par la Banque Mondiale vient de voir le jour pour transformer ces espaces.
Afin de contribuer à améliorer l’environnement urbain des habitants des quartiers précaires, le projet de développement urbain et de restructuration des quartiers précaires, financé par la Banque mondiale, met les communautés au cœur du processus de prise de décision. Soucieux de valoriser les aspects d’inclusion et de participation citoyenne, le DURQUAP a mis en place des comités locaux de développement dans les quartiers visés de la capitale. Plus de 300 volontaires, dont une moitié de femmes, ont été sélectionnés puis formés aux dynamiques et à la conduite du changement pour les rendre capables de formaliser leurs besoins et de participer à la planification et à la mise en œuvre des projets communautaires, dans un souci de renforcement de l’adhésion collective.
Rénover les quartiers précaires grâce à la cartographie communautaire
Face à la menace quotidienne des inondations auxquelles les quartiers pauvres de Brazzaville sont régulièrement exposés, l’idée était d’impliquer les habitants et de valoriser leur connaissance personnelle de ces espaces. Comme onze autres villes d’Afrique, Brazzaville fait partie de l’initiative Africa Open Cities qui cherche à mobiliser les autorités locales, la société civile et le secteur privé pour collecter des données indispensables au renforcement de la résilience urbaine. L’initiative nourrit l’approche participative sous-tendant le concept du DURQuaP et la complète en aidant les collectivités à initier les mesures visant à rendre leurs quartiers plus résilients face aux risques climatiques. Ces équipes ont travaillé main dans la main avec les habitants et les responsables techniques pour mieux appréhender leur perception du risque mais aussi pour collecter, analyser et cartographier des données sur les risques afin d’enrichir la base de données Open Street Map (OSM).
Dans le cas de Brazzaville, la démarche prévoit des marches exploratoires dans les quartiers et des groupes de discussions avec les résidents, pour les inciter à partager leur perception des risques dans les espaces de vie. L’exercice présente non seulement l’intérêt de valoriser et de formaliser les connaissances qu’ont les habitants de leur propre territoire, mais également de permettre une différenciation dans la perception des risques selon le genre et l’âge avec, pour résultat, un éventail de données plus exhaustif. Les informations qualitatives ainsi recueillies sont ensuite combinées à des données quantitatives, elles aussi collectées de manière participative. Enfin, les équipes du projet se sont rapprochées de la municipalité de Brazzaville afin d’intégrer les données géolocalisées existantes sur les quartiers concernés et de les rendre accessibles sur Open Street Map. Les informations provenant des cartes communautaires seront directement exploitées pour alimenter les plans de restructuration de quartiers, qui seront financés par le projet DURQuaP, suscitant ainsi des investissements concrets.
La collecte de données au service du renforcement du capital humain et de l’innovation dans les quartiers pauvres
Les activités de cartographie communautaire ont été décisives pour doter les habitants de ces quartiers de nouvelles compétences. Ainsi, des étudiants de l’université Marien Ngouabi ont bénéficié d’une formation ciblée, d’une assistance technique et de services d’accompagnement pour compiler des données spatiales en lien avec les risques naturels et concevoir des outils permettant d’exploiter les informations sur les aléas. Cette initiative d’autonomisation des jeunes cherche à susciter de nouvelles vocations dans le domaine de la cartographique et de l’urbanisme, mais aussi à faire émerger une génération de Congolais plus soucieux des questions environnementales. En outre, les images fournies par les satellites et les drones ont permis de mettre à jour les données géographiques sur l’environnement.
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