Décentralisation : Une stratégie nationale pour corriger les dysfonctionnements
Les grandes lignes de ce document ont été dévoilées au cours de la cérémonie de présentation des vœux au ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation ainsi qu’au ministre délégué en charge des Collectivités Territoriales Décentralisées le 23 janvier 2015.
Une stratégie nationale de la décentralisation est en cours d’élaboration au sein du ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation à Yaoundé. Elle intervient près de 20 ans après l’inscription de ce processus dans la loi fondamentale du Cameroun. Elle viendra corriger les limites observées depuis la promulgation des lois de Juillet 2004 et les textes de 2010 spécifiques sur le transfert de compétences et de ressources aux collectivités territoriales. René Emmanuel Sadi, le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation a confirmé au cours de son discours du 23 janvier 2015 que l’ensemble des compétences seront transférées aux communes d’ici la fin de l’année.
Il a présenté la stratégie nationale de la décentralisation en cours d’élaboration comme une document qui viendra donner les grands horizons en matière de planification, de programmation, et de définition du rôle des différents acteurs. Cette stratégie nationale sera accompagnée d’un document de suivi-évaluation. L’élaboration de ce manuel est déjà achevée sous la supervision de David Abouem a Tchoyi, ancien Secrétaire général de la Présidence de la République qui navigue avec une aisance particulière dans la recherche des solutions pratiques et adaptées au problème de développement en général et de développement local en particulier.
Les élus versus délégués du gouvernement
L’annonce de René Emmanuel Sadi semble traduire un malaise dans la conduite de la décentralisation au Cameroun. A commencer par les acteurs. L’on a vu durant cette cérémonie de présentation des vœux, une forte crispation sur les visages des élus locaux du département du Mfoundi lorsque le protocole a annoncé leur passage. Conduits par Luc Assamba, le maire de la commune de Yaoundé II, ils ont été stoppés net au niveau des escaliers menant à l’estrade de la Salle Inaugurale du Palais des Congrès. Au motif que ces élus locaux devaient céder le passage aux 14 délégués du gouvernement présents dans la salle.
C’est finalement à la suite de ces responsables qui dirigent les 14 villes les plus importantes du Cameroun avec plus d’un tiers de la population que les maires du département du Mfoundi ont sacrifié au rituel de présentation de vœux au MINATD et à Jules Doret Ndongo, le ministre délégué en charge des Collectivités Territoriales Décentralisées. Cette situation révèle la priorité et la manière donc les acteurs se comportent dans le champ de la décentralisation et du développement local. Quel statut accorder aux maires élus face aux délégués du gouvernement nommés par le président de la République ? La question demeure sans réponse en attendant la signature d’un statut spécifique de l’élu local au Cameroun.
Pléthore d’acteurs
Lorsque René Emmanuel Sadi parle aussi de définition du rôle des acteurs dans la stratégie nationale de la décentralisation en cours d’élaboration, l’on pourrait faire allusion aux organismes spécialisés dans l’implémentation de la décentralisation et du développement local. Plus de 24 acteurs peuvent être répertoriés. Dont huit pour les organismes étatiques.
Si le Programme National de Développement Participatif (PNDP), le Fonds Spécial d’Equipement et d’Intervention Intercommunale (FEICOM) et le Centre de Formation en Administration Municipale (CEFAM) présentent une activité permanente sur l’année, les cinq autres commissions sont placées soit sous la supervision du Premier ministre soit encore sous celle du ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation ou d’un autre ministre. Il s’agit du Conseil National de la Décentralisation, le Comité Interministériel des Services Locaux, le Comité National des Finances Locales, la Commission Interministérielle de la Coopération Décentralisée, le Comité de Formation des Acteurs de la Décentralisation. Chacun de ces organismes a des missions précises. Mais il se pose un problème de coordination de l’ensemble et un partage d’information entre les différents acteurs étatiques.
Dans la pratique, c’est à l’ensemble des résolutions de ces organismes étatiques que viennent se greffer les autres acteurs qui se recrutent parmi les communes et leurs organes, les communautés traditionnelles, les autorités religieuses, les enfants, les populations. La société civile aussi s’y mêle à côté des partenaires techniques et financiers au développement qui jouent un rôle déterminant dans la matérialisation de la décentralisation au Cameroun. Ces derniers ont déjà anticipé sur leur mode opératoire dans les prochains jours en Afrique en général et au Cameroun en particulier. 27 partenaires techniques et financiers se sont réunis en un réseau dénommé Decentralisation and Local Gouvernance (DeLoG) pour harmoniser leurs interventions sur le continent.
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