Septentrion : la société Voith veut financer la réhabilitation du barrage de Lagdo
Afin de rétablir de meilleures conditions d’approvisionnement en électricité dans le Grand Nord, Le constructeur allemand propose de porter les capacités de production de l’ouvrage à 80 MW.
Des responsables de la société allemande Voith, entreprise présentée comme étant le «leader dans le domaine de la réhabilitation des centrales et la construction de centrales neuves», sont allés, le 20 février 2018, à la rencontre de l’ex- ministre de l’Eau et de l’Energie, Basile Atangana Kouna, pour lui réitérer leur ambition de réhabiliter le barrage de Lagdo. «Nous avons été sur le site et avons fait notre offre au gouvernement. Nous sommes déjà retournés à Lagdo deux fois, pour aligner notre offre technique sur les besoins du pays», a révélé à la sortie de l’audience, François Trudeau, le vice-président de Voith, en charge du développement des affaires.
En clair, a-ton pu apprendre, Voith propose non seulement d’apporter les financements nécessaires à la réalisation du projet de réhabilitation de cet ouvrage, mais aussi de porter de 72 à 80 MW, les capacités de production de cette infrastructure énergétique, qui permet d’alimenter en électricité les trois régions septentrionales du Cameroun. La société allemande n’a pas évoqué le montant de l’enveloppe qu’elle souhaite apporter dans le cadre de ce projet. Mais, selon les estimations faites par le ministère de l’Eau et de l’Energie, ces travaux devraient coûter la bagatelle de 100 milliards de francs Cfa, enveloppe dont l’indisponibilité bloque jusqu’ici le démarrage de ce projet tant souhaité par les populations des régions du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua.
Selon des sources locales, les trois régions du Grand-Nord ont connu l’une des périodes les plus obscures au cours de l’année 2017. En effet, à partir du 7 avril 2017, Eneo, l’entreprise de production et de distribution de l’énergie électrique au Cameroun, avait dû amplifier le rationnement de l’électricité dans cette partie du pays, à une fréquence de 2 à 3 jours par semaine, dans les tranches horaires allant de 06h à 22h. A l’origine de ces délestages, préjudiciables aussi bien aux ménages qu’aux entreprises installées dans les régions du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua, avait-on appris officiellement, se trouvait la baisse drastique des capacités de production d’électricité de la centrale hydroélectrique de Lagdo, laquelle baisse de production est consécutive à l’ensablement progressif du réservoir du barrage éponyme. Une situation qui avait conduit à la réduction, de près de 50%, des capacités de production de cette infrastructure, passant de 72 MW à seulement 30 MW. Afin de rétablir les conditions d’un approvisionnement normal des régions septentrionales, Eneo avait dû installer une centrale thermique de 10 MW à Maroua, la capitale régionale de l’Extrême-Nord.
Raccordée au réseau interconnecté Nord en août 2017, cette centrale mise en place par la société britannique AGGREKO, couplée à une meilleure pluviométrie, avait permis de mettre un terme au calvaire des populations. Sans pour autant éclipser la nécessité de réhabiliter le barrage de Lagdo (à côté du barrage de Bini à Warak, en cours de construction), qui est jusqu’ici l’unique infrastructure énergétique d’envergure, permettant d’alimenter les trois régions septentrionales du Cameroun, qui abritent un tiers de la population du pays.
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