“Nous continuons d’émettre un plaidoyer envers les autorités locales pour qu’elles prennent conscience des enjeux climatiques et énergétiques”

“Nous continuons d’émettre un plaidoyer envers les autorités locales pour qu’elles prennent conscience des enjeux climatiques et énergétiques”

Project Officer et Chargée de l’implémentation & promotion pour la Convention de l’Afrique subsaharienne sur le climat et l’énergie, Vanessa Vovor, coordonne la vie de cette disposition de loi à l’attention des maires du continent. Elle s’est exprimée à l’occasion de l’Atelier National des maires sur le climat et l’énergie, du 13 au 15 février 2019 à Yaoundé.

 

V&C : Le cadre normatif sur le climat et l’énergie à l’adresse des maires vous semble-t-il satisfaisant depuis son introduction en 2015 ?

Vanessa Vovor : C’est une vaste question. La convention subsaharienne des maires sur le climat a été lancée au moment que la COP21, qui a accouché de l’accord de Paris, et je pense que ce n’est pas anodin. Et depuis lors, c’est un accord qui en cours de discussions, quant aux indicateurs, quant à la mise en œuvre etc… Mais ce que l’on voit au niveau de l’Afrique subsaharienne, beaucoup d’actions sont menées, et cette convention des maires s’inscrit dans ce cadre normatif qu’est l’accord de Paris, puisqu’on incite les villes et les communes, et donc les autorités locales, à émettre des ambitions et des actions en ligne avec les contributions nationales, et donc des Etats.

On voit notamment ici au Cameroun, les communes dont les plans d’actions s’inscrivent avec la vision et les contributions nationales, avec une projection de réduction d’émission de gaz à effet de serre de 32% si je ne me trompe pas. Ce que l’on essaie de faire pour cette convention des maires sur le climat et l’énergie, c’est une sorte de plaidoyer politique, en faveur de la décentralisation, afin que les communes puissent mener elles-mêmes des actions sur le climat et l’énergie.

V&C : La décentralisation en Afrique sub-saharienne connait encore des limites. Depuis l’apparition de la convention sur le climat et l’énergie, avez-vous le sentiment que les maires soient suffisamment outillés techniquement pour faire face à ces enjeux ?

Vanessa Vovor: Nous travaillons avec toutes les communes d’Afrique subsaharienne. A ce jour, nous enregistrons 150 communes avec qui nous collaborons dans 34 pays différents, ce qui fait 34 contextes différents en termes de décentralisation. Notre mission n’est pas d’aller dans chaque pays et d’essayer de changer les choses, ou de donner des directives sur comment les choses doivent se passer, mais cette initiative(le COM-SSA) est une plateforme d’échanges, entre villes mais aussi entre pays. On a des communes qui viennent d’Afrique de l’Ouest, centrale, australe, qui viennent avec des expériences distinctes. Donc on essaie de ressortir avec des propositions nouvelles au plan de la décentralisation ou de l’accès au financement par exemple comme vous l’avez mentionné. Parlant d’accès au financement c’est une grande question car comment es ce que les villes réussissent à élaborer leurs plans d’actions ? Pour ce faire, elles ont besoin de capacités, ressources humaines, financières, ressources techniques, et on ne part pas du postulat que l’on devrait apprendre aux villes africaines comment faire. Il y’a déjà beaucoup de compétences, connaissances, sur le terrain, nous nous venons les renforcer, en apportant différentes méthodologies, pas seulement venant d’Afrique, mais aussi au sein de l’Europe ? D’ailleurs nous en avons perçu les expériences avec le Professeur Abati du Togo, d’Ouganda, etc…L’on veut mettre toutes ces expertises en réseau car elles dont déjà présentes. Le guide pratique de developpement de plan fait partie de cette gamme de méthodologie, apporter ces échanges constructifs afin d’ouvrir des portes. Une fois que des communes disposent de plans, cela accordent beaucoup plus de crédibilité auprès des bailleurs de fonds internationaux, et des organismes connexes.

V&C : Avez-vous un plaidoyer à l’endroit des politiques ?

Vanessa Vovor: Nous continuons d’émettre un plaidoyer envers les autorités locales, régionales, nationales, pour qu’elles prennent conscience de ces enjeux climatiques et énergétiques dans le cadre de la convention des maires. Mettre des personnes en contact, dessiner une mise en réseau. Cette année nous avons démarré avec ce que l’on appelle « les dialogues thalanois » issues des dernières recommandations de la dernière COP23, ou étaient mis à table, les acteurs techniques des communes, les maires, les représentants des régions, des ministres, afin que les réalités des villes soient éludées, pour un partage de données, de ressources parfois, et comment les mettre à disposition, tout en partant d’un dialogue, et c’est cela que l’on facilite.

Propos receuillis par Manfred ESSOME

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Manfred Essome
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