Ecrans Noirs 2019 : Silence ! On ne tourne plus !
L’acte 23 de la grand-messe du cinéma africain s’ouvre ce samedi 13 juillet 2019 à Yaoundé. Des productions en compétition en passant par la présence d’invités spéciaux, la nouvelle édition est axée sous le signe des enjeux de la création cinématographique.
Le Festival Ecrans Noirs a lieu cette année du 13 au 20 juillet 2019. Le Délégué général Basseck Ba Kobhio et le comité d’organisation n’ont pas jugé nécessaire comme d’accoutumée, d’organiser une conférence de presse, ou la grande famille des médias était attendue. Le promoteur du festival était pourtant allé au Ministère des Arts et de la Culture, présenter l’édition 2019 à Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt le 12 juin dernier.
Audience au cours de laquelle, Basseck Ba Kobhio a fait montre de son esprit positif : « J’ai été agréablement surpris par l’accueil. Le Ministre peut compter sur les artistes et les organisateurs culturels, et c’est pourquoi j’ai tout de suite adhéré au projet de la Cité de l’émergence en gestation, pour lequel il m’a demandé d’être ambassadeur Cinéma », a-t-il déclaré. Il convient de rappeler que le Festival Ecrans Noirs a été reconnu d’utilité publique. C’est par un décret signé par le Chef de l’Etat en date du 1er mai 2016. De nombreux experts ont trouvé qu’avec ladite décision, le Festival Ecrans Noirs devenait ainsi une institution de la République et pourra désormais bénéficier de plusieurs facilités administratives, financières et douanières.
Pour cette édition 23, le festival va représenter un marché du film avec 11 pays d’Afrique, un colloque international qui portera sur les enjeux de la création cinématographique du 16 au 17 juillet 2019 et une bonne brochette d’acteurs africains à célébrer. Bien que une euphorie temporaire, ait envahit les réseaux sociaux, notamment Twitter sur la présence d’acteurs tels Thomas Ngijol.
Trente-six productions pour un total de 39 nominations. Comparée à la première sélection annoncée par les organisateurs d’Ecrans Noirs, moins de productions camerounaises demeurent en compétition. Comme lors de la précédente édition, elles sont pourtant encore bien représentées lors de ce festival Ecrans Noirs 2019. Et c’est évidemment sans surprise dans les catégories courts-métrages, longs-métrages et documentaires camerounais que l’on retrouve le plus gros de ces productions nous révèle lefilmcamerounais.com.
Initialement nommés dans cette catégorie courts métrages camerounais, Angles de Lea Malle Frank Thierry et La Marche de Calvin Yadia en seront retirés, mais restent dans la catégorie courts-métrages Afrique Centrale, avec Requiem Prologue de Cyrielle Raingou. Les deux derniers courts-métrages ont aussi été sélectionnés dans la catégorie court-métrages internationaux. Le Palmier de la discorde de Charles Soh Tacha a aussi fait les frais des modifications dans la sélection officielle, où il ne figure plus parmi les nommés de la catégorie court-métrage camerounais, en raison du règlement officiel du festival nous renseigne la plateforme spécialisée.
Cependant, entre strass et paillettes, es ce le plus important ? Alors on se demande, pourquoi le public est-il absent en salles mais présent lors des cérémonies d’ouverture et de clôture. Un dessin étrange qui visiblement n’est pas encore effacé et traduit du désintérêt des cibles potentielles pour le cinéma local et continental en général.
Les complaintes sont nombreuses face aux difficultés de la production cinématographique comme à la fermeture des salles sur un continent africain aux évolutions hétérogènes. Une analyse des causes qui ont mené à cette situation et un état des lieux de cette industrie constituent un préalable indispensable à l’éventuelle adoption de remèdes appropriés. Si quelques pays comme le Nigéria ou l’Afrique du Sud font figure d’exceptions sans pour autant pouvoir devenir des modèles, il n’est pas certain que la numérisation contemporaine de la filière aide à surmonter radicalement ses difficultés structurelles.
Au-delà des discours convenus d’apitoiement ou de déploration, il conviendra d’étudier les principaux symptômes et leurs multiples causes, à commencer par les attentes et comportements des publics, mais également les dysfonctionnements politiques et économiques beaucoup plus larges qui touchent une majorité de ces nations et interdisent la structuration pérenne d’une industrie du cinéma, sans empêcher l’émergence d’autres formes de partage collectif d’images diffusées qui retiennent peu l’attention des nations occidentales bien que massivement pratiquées.
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