Environnement : Les enjeux climatiques face aux températures politiques explorés
Organisé par la Fondation Friedrich Ebert de Yaoundé le 20 Aout 2019, un atelier de réflexion sur les politiques climatiques au Cameroun en rapport avec le climat politique, a mobilisé des journalistes, experts, et membres de la société civile.
Bien que le Cameroun ne contribue pas à l’émission des gaz à effet de serre, le changement climatique est perceptible, le climat y est de plus en plus instable. Dans de nombreuses villes camerounaises ces dernières années la variation climatique a fait l’objet de nombreuses inondations au sein des villes tels que Douala et Yaoundé quoique les rapports indiquent que le Cameroun connaît une baisse considérable de la pluviométrie depuis une dizaine années. A l’ouest du Cameroun, on remarque l’assèchement de nombreux points d’eau, le problème d’accès à l’eau au sein de nombreuses régions de cette province devient de plus en plus invivable et aux Nord du pays, la sécheresse fait obstruction aux pâturages ce qui fait en sorte que le prix de la viande est sans cesse en élévation. Enfin on observe au Sud du pays une baisse de la productivité agricole.
En effet, aujourd’hui, au regard des faits et de l’ampleur des risques, il est clair que les changements climatiques représentent une menace immédiate et potentiellement irréversible pour les sociétés humaines et la planète. Cette menace nécessite une riposte internationale appropriée en vue d’accélérer la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
C’est dans cette perspective que s’inscrit l’acte de signature du Gouvernement camerounais déjà manifeste par l’adoption d’un Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques (PNACC). Les activités de ce plan qui couvrent les cinq zones agro écologiques (ZAE) du Cameroun, ont été conçues en partenariat avec les différentes parties prenantes aussi bien public que privé qui deviennent ainsi mutuellement comptables des résultats. Elle vise à réduire la vulnérabilité du pays aux incidences des changements climatiques en renforçant sa capacité d’adaptation et de résilience.
Les experts se sont prononcés sur l’architecture politique camerounaise notamment Jean Bosco Talla le Directeur de publication du journal Germinal, secondé par le modérateur Félicien Kengoum, expert en politiques climatiques qui a planté le décor sur les points de compréhension, après les propos liminaires de Stéphanie Njiomo et Nina Netzer, nouvelle représentante résidente Cameroun-Afrique centrale de la Fondation Friedrich Ebert.
Il ressort de ces travaux que les mesures juridiques prises par le Cameroun sur la question climatique sont insuffisantes, pas respectées lors des grands chantiers, et microprojets locaux, la faible éducation de la société civile sur les enjeux climatiques, en rapport avec le délaissement de ces questions au gré des acteurs politiques du pays. Les formations politiques présentes notamment le mouvement NOW, le MRC, le MODEPA sont d’autant de partis politiques qui ont exprimé leurs préoccupations vis à vis du climat, sans oublier l’apport des collectivités territoriales décentralisées.
Pour lutter contre les impacts du changement climatique, le gouvernement, a pris un ensemble de mesures. Il y a entre autres :
– la création, en 2004, du ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable (MINEPDED) et du Ministère de la Forêt et de la Faune (MINFOF); et en 2009, d’un Observatoire National sur les Changements Climatiques (ONCC) ;
– la mise sur pied d’un Plan national de gestion de l’environnement (PNGE) et d’un Plan national de développement des forêts (PNDF) ; le programme REDD+
– le lancement, en 2009, de l’ «Opération Sahel Vert» (chaque année, des milliers d’arbres sont plantés dans la région de l’Extrême-Nord pour lutter contre l’avancée du désert) ;
– la création des réserves forestières et la régénération des forêts ;
– l’élaboration d’instruments juridiques pour lutter contre la coupe illégale du bois ;
– la promotion des énergies renouvelables, parmi lesquelles l’hydroélectricité, la biomasse et l’énergie solaire ; etc.
Sans oublier que le Cameroun s’engage à réduire de 32% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2035. Pour parvenir à ce résultat, qui représente un effort significatif pour un pays dont les émissions sont insignifiantes à l’échelon international, les pouvoirs publics envisagent de mettre en place une batterie de mesures, notamment dans les domaines de l’agriculture, l’exploitation forestière, la gestion des déchets, la production de l’électricité, le bâtiment, les transports et le développement industriel. La COP21 accord contraignant pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C, est l’instrument phare international sur cs enjeux qui n’ont pas trouvé écho au-devant des climato-septiques tels Donald Trump le président américain.
Tous les pays du monde sont témoins des graves répercussions du changement climatique. Les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter et ont plus que doublé depuis 1990. Qui plus est, le réchauffement mondial provoque des modifications durables de notre système climatique, qui font peser une menace aux conséquences irréversibles si nous n’agissons pas tout de suite. Les dommages annuels moyens causés par les séismes, tsunamis, tempêtes tropicales et inondations se chiffrent en centaines de milliards de dollars, avec une dépense annuelle de 6 milliards de dollars par an affectés à la seule gestion des risques liés aux catastrophes. L’objectif vise à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour répondre aux besoins des pays en développement et contribuer à atténuer les catastrophes naturelles liées au changement climatique.
Renforcer la capacité de résistance et d’adaptation des régions les plus vulnérables, telles que les pays sans littoral et les États insulaires, doit aller de pair avec des efforts pour sensibiliser et incorporer des mesures dans les politiques et stratégies nationales. Il est encore possible, avec la volonté politique et un large éventail de mesures technologiques, de limiter la hausse de la température mondiale moyenne à deux degrés Celsius au-dessus du niveau préindustriel. Cela implique une action collective urgente.
A la fin des exposés il a été recommandé la mise sur pied d’un plaidoyer de la société civile pour l’implication du risque climatique dans le cadre de la révision du DSCE (document de stratégie pour la croissance et l’emploi).
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