Flaubert Djateng : Le pari sur la jeunesse citoyenne
Rendu à la dernière année du transfert effectif des compétences et des ressources aux Collectivités territoriales décentralisées (Ctd), le coordonnateur de Zenü Network est déterminé à multiplier ses pierres pour l’édification de la gouvernance locale au Cameroun, mais avec une particularité : c’est la jeunesse la clé du succès.
Coordonnateur de Zenü Network à Bafoussam (un “réseau des savoirs” constitué d’une vingtaine d’associations membres), Flaubert Djateng fait partie aujourd’hui des Camerounais qui travaillent de manière efficace pour la concrétisation du processus de la décentralisation et l’avènement d’une société plus juste. L’ingénieur agronome, option sociologie rurale de la promotion 1995 de l’Institut National du Développement Rural (INADER), a pris sur lui de propulser un tant soit peu le développement à partir de l’arrière-pays, dans l’esprit et la lettre du processus de décentralisation consacré par la Constitution de 1996. « Quand le gouvernement camerounais a lancé́ le chantier de la décentralisation, nous avons pensé́ que nous pouvions être l’un des ouvriers à travers ce que nous faisons sur le terrain depuis des années », soulignait-il à Villes & Communes en 2011.
Après avoir travaillé pour le compte du Cercle International pour la Promotion de la Création (CIPCRE) de 1993 à 1999 où il occupera d’ailleurs le poste de Directeur national, celui qui entre temps (1997) a obtenu un diplôme de Conseiller en développement organisationnel de l’Association Suisse pour le Psychologie Appliquée (SAAP), a posé ses valises à la Coopération allemande. Pendant les 4 ans (2001-2005) passées à la GIZ, il sera Conseiller technique chargé de la gestion et du suivi du projet d’Appui à l’Autopromotion des Organisations de Base (AAOB) et Responsable régional du Programme d’Appui à la Décentralisation et au Développement Local (PADDL). Suffisamment aguerri par ces expériences qu’il cumule d’ailleurs avec celle de consul- tant de manière permanente depuis 1998 pour des projets de coopération (GTZ, EZE/EED, DVV, KfW, Union Européenne, Banque Mondiale) sur les questions de santé, planification stratégique, coopération Nord-Sud, décentralisation, suivi d’impact et transformation des conflits, il crée avec d’autres acteurs de la société civile Zenü Network en 2005. Ce réseau développe ses activités autour du management des projets, de la gouvernance, de la formation des OSC et des producteurs, et surtout de l’appui à la jeunesse. Car Flaubert Djateng en est convaincu, le succès des combats qu’il mène passe par une meilleure appropriation des enjeux par la jeunesse. C’est d’ailleurs pourquoi il organise depuis bientôt 7 ans un Festival des jeunes devenu depuis 2014 le Forum des Jeunes du Cameroun (FJC).
Une année 2014 marquée par le FJC
Plus de 5000 jeunes réunis à Bafoussam et dans les chefs-lieux des 8 départements de la région de l’Ouest, point de départ de la nouvelle formule de l’événement qu’il a lancé en 2009, lui ont rappelé l’importance de son action désormais reconnue par le ministère de la Jeunesse et de l’éducation civique qui l’accompagne depuis 2014 avec un nouveau nom de baptême, le Forum des Jeunes du Cameroun, appelé à être organisé de manière rotative dans les différentes régions du pays.
Ramener l’action de Flaubert Djateng au seul FJC, c’est oublier que dans le cadre du projet de Promotion de la gouvernance locale dans les régions de l’Ouest et du Littoral (Pgl/Ol), un projet mené de 2010 à 2013 sur financement de l’Union Européenne et qui lui a permis de procéder au renforcement des capacités politiques des acteurs non étatiques/organisations de la sociétécivile dans les communes de Mbouda et Bangangté(Ouest) ainsi que Nkongsamba 1er (Littoral), il a co-organisé deux colloques internationaux dont l’un avec le journal Villes & Communes. Le premier co-organisé avec la Conférence Africaine de la Décentralisation et du Développement Local (CADDEL) du 15 au 18 février 2011 avait pour thème : “La décentralisation : légitimité et gouvernance, un processus de recomposition des pouvoirs locaux”. Quant au deuxième, organisé du 12 au 14 mars 2013, il avait pour thème: “Le développement économique et local dans un contexte de décentralisation : promouvoir la participation par la redevabilité”.
Zenü Network a sous sa houlette pris suffisamment de galons au point d’être reconnue comme organisation relais du programme d’appui à la société civile (PASC) dans la région de l’Ouest.
Jamais loin de deux fronts, l’homme âgé de 50 ans est, depuis 2006, Noyau d’accompagnement de Pain pour le Monde, une ONG allemande où il s’occupe de l’accompagnement des structures membres du réseau Service Civil pour la Paix (SCP) et des professionnels envoyés sur le terrain mais aussi de la formation, du suivi des organisations qui reçoivent le personnel d’appui dans les pays suivants : Cameroun, Sierra Leone, RDC et Libéria.
Depuis 2009, il anime avec une de ses amies luxembourgeoises, Chritiane Kayser, un Think tank, Mapinduzi (mot Swahili qui signifie transformation profonde ou révolution) Unit, qui fait de la recherche action, édite des publications et fait du plaidoyer en Europe et en Afrique.
Après avoir prouvé à l’opinion nationale et internationale qu’on peut être un acteur clé de son secteur d’activité sans forcément résider à Douala ou à Yaoundé, il s’est enfin résolu, depuis le dernier trimestre 2014, à poser ses bagages dans la capitale politique du pays. C’est de là qu’il entend gagner les prochaines batailles.
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