René Emmanuel Sadi : Priorité à la formation des maires
En compagnie des principaux acteurs étatiques en charge de l’implémentation de la décentralisation au Cameroun, le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation a offert aux élus locaux l’occasion d’un renforcement de leurs capacités au lendemain du scrutin municipal du 30 septembre 2013.
Le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MINATD) a choisi d’ouvrir l’année 2014par la formation des élus locaux. Les 360 maires et leurs adjoints ont bénéficié d’un renforcement de capacités multiforme au regard des origines diverses des différents partenaires impliqués. Les formateurs venaient du MINATD, tutelle des collectivités territoriales au Cameroun, du FEICOM considéré comme la « banque des communes », du Programme National de Développement Participatif (PNDP) qui se présente comme l’organisme étatique le plus au fait des stratégies de développement des communes et qui est présent dans 329 communes du pays. Cette formation constituait une priorité pour le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation avec la mise en place de nouveaux conseils municipaux au lendemain du scrutin du 30 septembre 2013. L’enjeu est immense pour le ministre René Emmanuel Sadi qui y voyait l’occasion d’une redéfinition des contours du processus de décentralisation au Cameroun. Nous n’avons « ni besoin d’une décentralisation de façade, ni d’une décentralisation au rabais, mais d’une véritable décentralisation digne de ce nom, à même de conduire notre pays vers la modernité, le progrès et le développement » explique le patron de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation au Cameroun.
Les outils pour atteindre ces objectifs sont en place, selon René Emmanuel Sadi. Outre les communes, les communautés urbaines, l’Etat a mis en place le Sénat qui, « conformément aux dispositions de la loi, représente les collectivités territoriales décentralisées, il devient évident que l’année 2014 contribuera, pour une large part, à l’approfondissement du processus de décentralisation », déclarait le MINATD au début de l’année 2014. Le but est d’atteindre des « résultats encore plus probants » dans l’amélioration des conditions de vie des populations.
Dans une volonté d’homogénéisation, les élus locaux et leurs adjoints ont été regroupés en quatre phases. Les élus des régions du Sud-Ouest et du Littoral ont ouvert le cycle de formation à Douala du 13 au 16 février 2014. S’en sont suivies, les étapes du 25 au 28 février pour les trois régions septentrionales du pays. La 3ème phase a eu lieu à Bamenda du 4 au7 mars 2014 pour les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest. Ce sont les régions du Centre, du Sud et de l’Est qui ont clôturés ce cycle de formation des élus locaux à Yaoundé le 10 mars de l’année écoulée.
A toutes les étapes, les intervenants ont rappelé l’importance de la mise à l’écart des batailles de leadership au sein des conseils municipaux. Gilbert Tsimi Evouna, le Délégué du Gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, dans son discours de circonstance n’est pas allé du dos de la cuillère pour condamner le comportement de certains acteurs. « Aux adjoints aux maires, je conseillerai d’apprendre à être patients et de s’engager à apprendre le travail. A défaut d’aider véritablement le maire, faites au moins semblant », déclarait-il dans le Grand Amphi de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature retenu pour recevoir les maires du Centre, du Sud et de l’Est.
Dépassant cette bataille de leadership, Jules Doret Ndongo, le Ministre délégué auprès du MINATD en charge des Collectivités Territoriales Décentralisées est allé plus loin en rappelant aux élus locaux les mécanismes qui président le fonctionnement des organes communaux et l’organisation des services, l’assistance à la maîtrise d’ouvrage communale, à la gouvernance dans les marchés publics locaux, la réforme de l’Etat civil et le renforcement des capacités avec un point d’honneur sur le Programme National de Formation aux Métiers de la Ville.
Cette présence des deux responsables de premier plan de la décentralisation au Cameroun confirme bien le rapport hiérarchique scellé le 9 décembre 2011 dans la résidence de l’ancien Secrétaire général du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais dans le sixième arrondissement de Yaoundé quelques heures après leur nomination dans le premier gouvernement dit des « grandes réalisations », il y a un peu plus de trois ans.
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